Le service santé

Publié le par Marie-Pierre CANTIN

 
Le deuxième lundi de notre présence sur l’île, j’ai, enfin, découvert le service santé. Il s’agit d’une petite branche de Caritas. Un infirmier à la retraite propose, tous les lundis matins, de 9h30 à 11 h, la possibilité de vérifier la tension et le taux de sucre dans le sang des habitants du quartier. En effet, il existe à Maurice beaucoup de diabétiques (plutôt de type II non insulinodépendant : ces personnes n’ont pas besoin de se faire de piqûre d’insuline avant les repas mais parfois un régime limitant le sucre plus ou moins associé à un traitement par comprimé peut suffire). Ils sont soignés gratuitement au dispensaire mais les rendez vous de suivi n’ont lieu que tous les trois mois. Entre temps, difficile de contrôler leur diabète. D’où l’intérêt de ce service car contrairement à la France, ici rares sont les diabétiques qui possèdent un glucomètre (petit appareil électronique qui permet, quand on dépose une goutte de sang, de connaître son taux de sucre).
Lors de mon premier lundi au service santé, j’ai été très surprise pour ne pas dire choquée : Depuis notre arrivée, on entend que Maurice a un grand problème de Sida (celui-ci se transmet soit par voie sexuelle soit par voie sanguine : aiguilles, contact sang avec sang….). Pour mesurer le taux de sucre, il faut utiliser une toute petite aiguille avec laquelle on pique un doigt puis on fait sortir une goutte de sang que l’on dépose sur le glucomètre. Eh bien voyez vous, c’est la même aiguille qui a servi pour la dizaine de personnes qui est venue. Pas de jetable : très bien, on est pas en France ! Mais là où c’était choquant c’est que cette aiguille n’a jamais été désinfectée !! Le risque de contamination est faible mais présent !
La semaine d’après, je suis revenue avec cette fois ci un peu d’eau de javel pour désinfecter l’aiguille entre chaque patient. Quand je pense au service de réanimation (Strasbourg) où on devenait parano par rapport aux infections…
 

Cours premiers secours
 
Une jeune Mauricienne, sachant que je suis infirmière a émis le désir de pouvoir suivre des cours de secourisme, de premiers soins. J’ai donc mis en place début octobre des cours de premiers secours. Une petite dizaine de personnes s’est inscrite. Elles viennent chaque lundi soir pendant une heure. La mini formation se déroule sur quatre semaines. Je ne suis pas apte à délivrer un AFPS (depuis Août c’est le PSC I (prévention et secours civique niveau I)). Mais l’expérience m’a enseignée qu’il y a toujours des choses bonnes à savoir avant d’être en situation. Partager mes connaissances me paraît utile. Un certain vécu bien français m’a confirmé que chacun avait besoin de connaître certaines réactions à avoir comme par exemple qu’on ne jette pas de l’eau pour éteindre un feu d’huile ! (Cf. un certain anniversaire…)
 
Pendant ce cours, j’ai découvert des choses fort intéressantes. À la question : « Quel numéro de téléphone faites vous quand il y a un incendie et que vous n’arrivez pas à éteindre ? » Ils ont répondu : « On appelle la Police. » Un peu surprise, je demande pourquoi. Leur réponse ne se fait pas attendre : « Avant que les pompiers ne se déplacent, la police doit vérifier que c’est réel et que ce n’est pas un canular. » Ils ajoutent : « La police met 45 minutes à venir alors pour éteindre un feu, on s’entraide entre voisins. » Heureusement !!!!!

Publié dans Nos activités

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